Les fonds structurés sont des produits financiers complexes qui combinent différentes classes d’actifs, comme des obligations, des actions, des matières premières ou encore des produits dérivés. Difficiles à comprendre pour les investisseurs individuels, certains présentent des risques de pertes importantes, car ils sont soumis à d’importantes fluctuations de marché. Par conséquent, en tant que professionnels de la gestion patrimoniale, vous devez comprendre comment aider vos clients à gérer leur exposition aux risques dans les fonds structurés.
Première étape : évaluer la tolérance au risque de vos clients
La première étape pour aider vos clients à gérer leur exposition aux risques dans les produits structurés reste de comprendre leur tolérance au risque. Vous devez apprendre à connaître leurs objectifs d’investissement, leur niveau de confort avec le risque, leur profil de risque global et leurs attentes de rendement. De ces facteurs dépendent vos recommandations de fonds structurés.
Pour évaluer le degré de tolérance au risque de vos clients, vous pouvez utiliser plusieurs outils.
- Un questionnaire : celui-ci consiste en une série de questions sur les préférences d’investissement et les attitudes à l’égard du risque de vos clients.
- Un entretien : il s’agit d’un court échange avec vos clients sur leurs objectifs d’investissement, leur horizon de placement, leurs expériences passées en matière d’investissement, leur profil d’investisseur et leur tolérance au risque.
- Un test comportemental : cet exercice fait réagir vos clients à des situations de marché stressantes, pour documenter leurs réactions.
Deuxième étape : recommander des fonds structurés diversifiés
Recommandez des fonds structurés qui investissent dans différentes classes d’actifs et qui appliquent des stratégies de diversification efficaces. Ces dernières permettent de réduire le risque spécifique en répartissant les investissements sur plusieurs actifs plutôt que de les concentrer sur un seul. A contrario, le risque de marché n’est pas diversifiable par une optimisation d’un portefeuille de titres. Dans un marché efficient, il est donc rémunéré par les investisseurs.
Le danger de la concentration de ses investissements dans une seule classe d’actif ou, pire, dans un seul actif, peut être illustré par la chute de la valeur des fonds de pension des employés d’Enron pendant l’énorme scandale de fraude et manipulation financière de 2001. Les collaborateurs de la septième capitalisation boursière d’alors, encouragés par les prévisions de croissance optimistes de leur entreprise, ont investi largement dans des actions d’Enron. Avec la faillite, ils ont perdu toutes leurs économies.
Troisième étape : expliquer les risques supportés par vos clients
Les produits structurés sont des produits financiers complexes qui offrent généralement des rendements potentiels plus élevés que les investissements traditionnels, mais qui comportent également des risques plus importants. D’où l’intérêt d’expliquer à vos clients les risques encourus par leurs placements financiers.
- Le risque de crédit : Les fonds structurés comprennent parfois des produits de dette complexes qui comportent un risque de défaut de l’émetteur ou de non-remboursement.
- Le risque de liquidité : Les produits structurés peuvent être difficiles à vendre sur les marchés en cas de besoin, ce qui peut entraîner une perte financière pour les investisseurs.
- Le risque de marché : Les produits structurés sont souvent liés à des instruments financiers qui peuvent être affectés par des fluctuations des taux d’intérêt, des devises ou des prix des matières premières.
- Le risque de modèle : Les produits structurés sont traditionnellement construits sur la base de modèles mathématiques complexes qui peuvent ne pas prendre en compte tous les facteurs de risque pertinents.
- Le risque de contrepartie, parfois confondu avec le risque de crédit : Les produits structurés peuvent être affectés par le risque de contrepartie, c’est-à-dire le risque que la contrepartie du contrat ne soit pas en mesure de remplir ses obligations contractuelles.
Quatrième étape : suivre et réévaluer la composition du portefeuille de vos clients
Les marchés financiers sont en constante évolution, et les performances passées d’un portefeuille ne garantissent pas les performances futures. En surveillant et en réévaluant régulièrement le portefeuille de vos clients, vous pouvez vous assurer que leurs investissements sont en phase avec leurs objectifs et leur tolérance au risque. Ainsi, vous pouvez effectuer des ajustements si nécessaire pour minimiser les risques ou maximiser les rendements.
D’autre part, la tolérance au risque d’un investisseur peut changer au fil du temps. Les circonstances personnelles, financières ou économiques peuvent influencer la manière dont une personne perçoit le risque et la manière dont elle est disposée à le prendre. Par exemple, un investisseur qui était à l’aise avec un niveau de risque élevé lorsqu’il était plus jeune et avait moins de responsabilités financières pourrait devenir plus aversif au risque à mesure qu’il vieillit, car il se rapproche de la retraite et a des obligations financières plus importantes.
Par conséquent, il est important de réévaluer régulièrement la tolérance au risque d’un investisseur afin de s’assurer que son portefeuille est toujours en phase avec ses objectifs et sa situation financière actuelle.
Gérer l’exposition au risque des clients dans les produits structurés demeure donc un processus complexe. Les conseillers financiers doivent notamment évaluer la tolérance au risque de leurs clients, diversifier les investissements, communiquer sur les risques supportés et suivre régulièrement les performances des produits structurés.
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